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Qu’est-ce que l’hallux rigidus ?

L’hallux rigidus se définit comme l’arthrose de l’articulation métatarso-phalangienne du gros orteil. Il s’agit donc d’une usure de l’articulation, caractérisée par une disparition progressive du cartilage articulaire.  Contrairement à l’hallux valgus, on retrouve plutôt une prédominance masculine, surtout autour de 50 ans.


Comment se manifeste l’arthrose du gros orteil ?

L’hallux rigidus se caractérise surtout la limitation de la mobilité du gros orteil. Cette mobilité est parfois encore présente vers la bas d’où le terme parfois utilisé « d’hallux flexus ». Quand on « force » sur l’articulation, elle devient douloureuse, ce qui signe l’arthrose de cette articulation. La douleur se présente au moment où le gros orteil se rigidifie lors de la phase de poussée lors de la marche. L’examen clinique montre une réduction de la mobilité, la présence d’excroissances osseuses (« ostéophytes ») dans la partie supérieure et sur les côtés de l’articulation. Cette tuméfaction irrite parfois les nerfs autour de l’articulation, ce qui aggrave la douleur lors des mouvements.… La majorité des patients se plaignent de « raideur de mise en route » et d’une douleur mécanique qui s’aggrave en augmentant l’activité durant la journée.

Le diagnostic est ainsi principalement clinique. Une radiographie confirme le diagnostic et permet de planifier au mieux une éventuelle intervention. Elle permet de classifier l’importance de l’arthrose.

Radiographies de face et de profil d’un hallux rigidus



 

Quels sont les traitements de première intention de l’hallux rigidus ?

 Au stade initial, le traitement médical est de mise. Il comporte un traitement symptomatique (anti-inflammatoires) associé à des mesures « mécaniques » : chaussures larges et plates (pour éviter les contraintes articulaires, limiter le conflit dorsal au chaussage), voire semelles avec une barre de roulement antérieur (pour faciliter le déroulé du pas).



Quelles sont les possibilités chirurgicales en cas d’échec du traitement médical ?

Si la douleur persiste, diverses interventions sont possibles, dépendantes du degré d’arthrose, de la longueur de l’os métatarsien, du degré de mobilité, d’un métatarsus élevatus, de l’âge, des activités, … Une combinaison de diverses interventions est possible et ces interventions ont en commun la résection plus ou moins large de l’exostose :

  • La « cheilectomie » correspond à l’ablation de l’excès osseux, c’est-à-dire la résection des « ostéophytes ». On enlève généralement le tiers dorsal de la tête métatarsienne. Il s’agit d’une intervention simple qui n’interdit pas d’autres interventions secondaires. Elle est souvent suffisante pour de nombreuses années.
  • Une ostéotomie, au niveau de la phalange ou du métatarsien dans le but de réduire la pression dans l’articulation peut être proposée et permet d’améliorer parfois la mobilité.
  • Un blocage articulaire par arthrodèse est envisagé en cas d’arthrose sévère lorsque les interventions antérieures ont peu de chance de succès. Les avantages de l’arthrodèse sont sa fiabilité et son caractère définitifs (pas de révision secondaire). En principe, suite à l’arthrodèse, on ne ressent aucune limitation dans les activités quotidiennes ou sportives. L’arthrodèse reste le traitement de référence dans l’arthrose du gros orteil.

Radiographie post-opératoire d’une arthrodèse du gros orteil

  • La prothèse métatarsophalangienne n’est pas envisageable pour chacun et dépend de votre type d’arthrose. De plus, une prothèse n’a pas plus de dix ans de survie, après quoi une nouvelle intervention sera nécessaire souvent par une arthrodèse plus difficile.

Quelles sont les précautions à prendre en cas de chirurgie ?

 Quelque que soit la technique retenue en collaboration avec votre chirurgien, un bilan préopératoire est réalisé comportant un bilan sanguin, la recherche d’un diabète (pouvant entrainer des soucis cicatriciels), une visite auprès d’un anesthésiste. Il vous serra proposer de ralentir, voire d’arrêter votre consommation tabagique au moins les quelques semaines précédents l’intervention. Les risques classiques d’une intervention doivent vous être exposés : phlébite et embolie, retard cicatriciel, infection, …

Quelles sont les différentes étapes de l’intervention ?

L’intervention se déroule généralement sous anesthésie locorégionale (seule le bas de votre jambe est endormie).

Après ouverture cutanée, les surfaces articulaires sont réséquées (enlevées) selon une angulation variable si vous êtes un homme ou une femme. Le chaussage avec un talon est  en général plus haut chez la femme, l’interrogatoire préopératoire a permis de discuter avec vous de vos habitudes de chaussage. N’oubliez pas que cette fusion est définitive et qu’elle doit donc s’adapter au mieux au type de chaussure que vous portez.

Une fois les surfaces réséquées, les deux extrémités sont fixées l’une à l’autre selon les habitudes de votre chirurgien et votre qualité osseuse (plaque, vis, agrafes). La plaque vissée reste le système le plus rigide et le plus stable pourvoyeur du meilleur taux de fusion.

L’incision cutanée est fermée et un pansement mis en place.

L’appui immédiat complet est autorisé dès le lendemain de l’intervention avec une chaussure post-opératoire.

 


Animation montrant les principes d'une arthrodèse du gros orteil

 

A retenir :

  • L’hallux rigidus correspond à l’arthrose de l’articulation métatarso-phalangienne du gros orteil
  • Il se manifeste par une radieur douloureuse du gros orteil
  • Un traitement médical par semelles et antalgiques est mise en place au début de l’a maladie
  • Le traitement chirurgical est réalisé en cas de résistance au traitement médical
  • Le traitement chirurgical consiste habituellement à bloquer l’articualtion métartaso-phalangienne par une arthrodèse pour supprimer les conflits douloureux