Qu’est-ce qu’un coude rhumatoïde ?

Il s’agit d’une inflammation de l’articulation du coude (arthrite) secondaire à une polyarthrite rhumatoïde. Cette atteinte s’intègre donc le plus souvent dans une pathologie plus globale, poly-articulaire. Cette pathologie concerne plus volontiers les femmes, en particulier aux alentours de 50 ans.

On en rapproche les atteintes liées à la polyarthrite chronique juvénile que l’on observe chez de jeunes patients.

Quelle est l’évolution naturelle d’un coude rhumatoïde ?

Au début de la maladie, il existe un épanchement articulaire (liquide inflammatoire présent dans l’articulation) ainsi qu’un pannus synovial. Ce pannus correspond à un épaississement exubérant de la membrane synoviale inflammatoire ou synovite. Les troubles sont alors réversibles.

Avec le temps, les patients présentent des lésions du cartilage parfois associées à des lésions des ligaments qui sont distendus par le pannus synovial. Les lésions sont constituées et irréversibles.

Quels sont les symptômes d’un coude rhumatoïde ?

Au début de la maladie, les patients présentent des douleurs d’horaires inflammatoires (survenant plus volontiers la nuit) en rapport avec la synovite. Le coude apparaît tuméfié par l’épanchement et le pannus. Les amplitudes articulaires sont limitées.

Les douleurs deviennent volontiers mécaniques (survenant lors des activités) lorsque les lésions cartilagineuses sont constituées. Chez certains patients, il existe parfois des signes d’instabilité en rapport avec l’atteinte ligamentaire.

Quel bilan complémentaire doit t-on envisager ?

Un bilan biologique spécialisé prescrit par un médecin rhumatologue permet de faire le diagnostic de polyarthrite rhumatoïde.

L’atteinte articulaire est appréciée par un bilan radiographique standard

Radiographie montrant une destruction articulaire avancée avec dislocation du coude dans le cadre d’une polyarthrite rhumatoïde.            

Parfois, une IRM est intéressante pour différencier l’épanchement articulaire du pannus synovial. Cet examen permet également d’évaluer les formations ligamentaires périphériques.

Un arthroscanner peut enfin être prescrit pour mieux préciser les lésions cartilagineuses. Une infiltration de corticoïde à visée thérapeutique peut être réalisée dans le même temps.

Quels sont les principes du traitement du coude rhumatoïde ?

Le traitement doit avant tout être médical. L’apparition de nouveaux traitements (biothérapie) a permis de considérablement améliorer la prise en charge des patients depuis quelques années. Au besoin, une ou plusieurs infiltrations peuvent également être réalisées.

La chirurgie ne s’adresse aujourd’hui plus qu’aux rares formes résistantes au traitement médical ou au patients présentant une contre-indication à leur mise en place. Dans certains cas, il peut également s’agir de formes anciennes et évoluées chez des patients ayant développés leurs symptômes avant l’apparition de ces traitements.

Quels sont les traitements chirurgicaux envisageables ?

Le traitement chirurgical ne peut être envisagée qu’après une prise en charge rhumatologique bien conduite.

En l’absence de lésions significatives concernant le cartilage et les ligaments, une synovectomie peut être envisagée. Ce traitement consiste à retirer l’ensemble des tissus inflammatoires. En fonction du bilan, il peut être réalisés à ciel ouvert ou sous arthroscopie.

Lorsqu’il existe une destruction avancée de l’articulation, il faut envisager la mise en place d’une prothèse totale de coude . 

Prothèse totale de coude mise en place chez un patient atteint d’une polyarthrite rhumatoïde.

A retenir :

  • La polyarthrite rhumatoïde se manifeste au niveau du coude par des douleurs, des épisodes de gonflement ainsi qu’une diminution des amplitudes articulaires.
  • Avec le temps, des lésions cartilagineuses et ligamentaires peuvent survenir.
  • Le traitement médical est le plus souvent efficace.
  • La chirurgie peut être envisagée en cas de résistance au traitement médical.