Qu’est-ce-que la tendinopathie du psoas?

Il s’agit d’une inflammation du tendon du muscle ilio-psoas au niveau de la hanche.

Ce muscle possède deux chefs musculaires : le muscle iliaque attaché au niveau du bassin sur l’os iliaque ; et le muscle psoas a proprement parlé, attaché sur la colonne (rachis lombaire.) Ils se rejoignent tous les deux pour former un tendon commun qui vient s’attacher en bas sur le fémur au niveau du petit trochanter.

A l’endroit où ces deux chefs musculaires sortent du bassin, ils sont tendus contre l’os au niveau d’une poulie de réflexion. Cela entraine parfois une irritation du tendon à ce niveau là responsable de l’inflammation (Figure 3). C’est ce qu’on appelle la tendinopathie du psoas.

Cette tendinopathie peut arriver sur une hanche normale où sur une hanche avec une prothèse totale. En effet, le tendon peut venir aussi frotter sur la prothèse en avant et ainsi être irrité.

Comment se manifeste cette tendinopathie du psoas ?

Elle entraîne des douleurs au niveau du pli de l’aine lors de la flexion active de la hanche avec une faiblesse musculaire. Ainsi, les patients sont obligés de s’aider des mains pour plier la hanche lors de la montée des escaliers, pour monter en voiture par exemple.

La douleur est souvent exacerbée par la toux ou les éternuements.

Comment diagnostique-t-on une tendinopathie du psoas?

Le diagnostic est avant tout clinique, lors de la consultation. L’interrogatoire par le médecin permet déjà d’orienter le diagnostic en fonction des symptômes décrits par le patient.

A l’examen clinique, il y a une douleur vive au pli de l’aine lors de la flexion active de la hanche, c’est-à-dire lorsque le patient fléchit lui même sa hanche. Cette douleur n’est pas retrouvée lorsque c’est le médecin qui plie la hanche.

On fera systématiquement une radiographie standard pour rechercher une éventuelle arthrose qui pourrait aussi expliquer ces douleurs. Dans le cas où le patient serait porteur d’une prothèse de hanche, la radiographie nous permet d’étudier le positionnement de la prothèse.

Très souvent, le médecin demandera également un scanner pour préciser au mieux le diagnostic. En cas de tendinopathie chronique, évoluant depuis longtemps, on verra une amyotrophie du muscle en raison de sa « sous-utilisation » liée à la douleur.

Le scanner permet aussi d’évaluer précisément le positionnement d’une éventuelle prothèse de hanche et de voir s’il y a un conflit entre la prothèse et le tendon du psoas.

Comment traite-t-on la tendinopathie du psoas?

Le premier traitement est médical : repos, anti-inflammatoire et kinésithérapie afin d’étirer le muscle psoas-iliaque.

Très fréquemment, une infiltration de corticoïdes par le radiologue sous contrôle échographique permettra d’une part de confirmer le diagnostic et d’autre part de soulager les douleurs.

En cas d’échec du traitement médical bien conduit ou si les douleurs venaient à réapparaître après l’infiltration, il faudra envisager une intervention chirurgicale.

Si le patient est porteur d’une prothèse totale de hanche avec un débord important de celle-ci en avant qui viendrait frotter sur le tendon du psoas et donc l’irriter, il faudra se poser la question de changer la prothèse pour modifier son positionnement.

Une autre solution moins invasive consiste à venir libérer le tendon du psoas sous arthroscopie pour le détendre et donc supprimer définitivement les douleurs.

Quel est le principe de la ténotomie du psoas sous arthroscopie ?

Cette intervention consiste à venir libérer le tendon au niveau du petit trochanter, c’est-à-dire au niveau de son insertion en bas, sur le fémur.

Cette chirurgie se déroule sous arthroscopie (avec une caméra miniaturisée) avec simplement deux incisions de 1 cm chacune.

Lorsque l’on libère le tendon, celui-ci remonte de 1 à 2 cm et cicatrise plus haut, en position « de détente ». Cela lève le conflit donc l’irritation et supprime quasi immédiatement les douleurs.

L’arthroscopie est réalisée par un optique et une sonde de radiofréquence

 

Après la réalisation de la ténotomie, il existe une ascension du tendon qui lève le conflit

 

Un repérage radioscopique (radiographie réalisée pendant l’intervention) permet de contrôler le bon positionnement des instruments

 

Le tendon cicatrise ensuite en position détendue

 

Quelles sont les suites d’une ténotomie du psoas sous arthroscopie ?

Ce geste peut se faire en ambulatoire, le patient rentre le matin et sort le soir de la clinique.

Dans les suites, l’appui complet est autorisé d’emblée, en s’aidant de béquilles pendant quelques jours. Il n’y a pas besoin de piqûres d’anticoagulants.

Il n’y a pas besoin non plus de kinésithérapie, au moins dans un premier temps car il faut laisser le tendon cicatriser tout seul et l’hématome se résorber.

Le patient sort avec une prescription d’antalgiques contre la douleur. Il doit glacer régulièrement sa hanche pour lutter contre l’hématome.

Le pansement doit être refait par une infirmière à domicile selon la prescription du médecin.

En post-opératoire, il n’y a pas de perte de force ressentie par le patient au niveau de la hanche. Au contraire, le patient à l’impression de mieux plier sa hanche car les douleurs ont disparues.

Résultats à 2 mois d’une ténotomie

Dans les études biomécaniques, la force musculaire en flexion de hanche a complètement récupéré à six mois post-opératoire.

Quels sont les risques d’une ténotomie du psoas sous arthroscopie ?

Le risque principal est la formation d’un hématome au niveau de la cuisse qui est classique dans ce type de chirurgie. Il persiste environ 1 mois. La glace permet d’éviter qu’il soit trop important.

Les autres complications sont les complications classiques d’une chirurgie orthopédique du membre inférieur mais sont rares dans cette indication : infection, phlébite.

 

Vidéo montrant une ténotomie du posas sous arthroscopie

A retenir :

  • La tendinopathie du psoas est une inflammation de ce tendon au niveau de la hanche.
  • Elle touche le plus souvent les patients après 50 ans souvent porteurs d’une prothèse de hanche.
  • La douleur survient lorsque l’on fléchit la hanche et peut être très handicapante dans la vie quotidienne.
  • Le premier traitement est le traitement médical avec des antalgiques et/ou anti-inflammatoires associés à de la kinésithérapie.
  • Une infiltration de corticoïdes sous échographie constitue un bon test diagnostic et thérapeutique.
  • La ténotomie du psoas sous arthroscopie est un traitement chirurgical relativement simple et peu invasif qui permet de soulager les douleurs dans la majorité des cas.